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Si les feuilles meurent...
8 avril 2008

- CARCASSE -


Elle avait au fond d’elle un léger goût de mort, et,

lorsque sa langue lui gratta le fond de la gorge et

quand sa main lui flatta les testicules,

il crut enfin pouvoir le voir,

ce petit bout de ciel où l’on se repose et où le temps n’existe plus ;

mais il voulait de la tendresse et des odeurs de pain perdus, et

elle, elle lui suçait la moelle,

elle lui prenait sa came et rongeait sa flamme ;

pourquoi la tendresse n’est-elle pas la même pour tous ?

Elle n’était pas très grande et un peu gauche 

et ses dents éclataient à travers le ciel d’encre,

si blanches qu’on eut dit des fausses,

mais dans ses yeux alors, qu’est-ce qui coulait ?

Parce que ça ne lui faisait vraiment aucun effet tout ça ;

peut être était-il trop saoul,

ou bien il n’était déjà plus là,

il aurait du bondir sur le lit

et hurler de joie et de vie,

mais tout ça le rendait triste et seul, et

c’était pire que de vouloir sans avoir,

c’était comme de regarder dans un miroir et

de briser son reflet avec une rage profonde et silencieuse,

et, quand elle alla dans la salle de bain,

il ouvrit la fenêtre et sauta si haut qu’il vola un peu,

rien qu’un peu,

le visage coupé en deux par un immense sourire,

le cerveau au repos et les os qui s’emboîtent avec fracas.

Elle s’endormit seule, croyant avoir rêvé sa présence, et,

quand les pompiers vinrent lui demander,

si elle connaissait l’homme dont le corps était éparpillé dans la rue,

juste sous sa fenêtre,

elle dit NON,

mais montez si vous voulez,

j’ai SOMMEIL,

et je suis toute seule.


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putain c'est beau
Si les feuilles meurent...
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