- SENS -
Accroche toi.
Parfois ça vaut la peine tu sais,
de parler, d’écrire, de manger et
d’aimer quelque chose ou quelqu’un.
C’est pas qu’on puisse tout faire, non,
mais y’a quand même un peu de souffle et
de chaleur.
Tu sens ?
TU SENS ?
Tu gigotes et te déglingues et certains diront t’avoir
entendu hurler.
TU HURLES ?
Tu ne peux pas rester comme ça, toujours,
perdu, sauvage, ivre et à moitié mort,
C’est vivable et c’est peut être la solution ;
mais écoutes et sens et regardes, et,
essaies de ne pas mourir trop vite,
même si tu ne vois pas l’intérêt de la parole et des gestes,
des mensonges, des drames et des fêtes.
Et puis tu sais, y’a des endroits qui valent le coup,
et des gens aussi, même si souvent ils
disparaissent dans un flop de fumée piquante et y’a le soleil
qui te mord les yeux et
reste… RESTE.
Et si un jour tu le veux, on pourra noyer tout ça dans un déluge ocre et fumeux,
de ruines enflammées, de civilisation engloutie et de paradis perdu ;
on serait oiseau, on mourrait sans un souffle et sans regret et finalement quel intérêt ?
Ce n’est jamais que les rêves d’un AUTRE.
Souris et piques et sens, TU SENS ?
Je ne sens plus rien, je m’endors d’un sommeil parasite, je disparais et ça me détend.
J’aurais voulu naître mille kilomètres au sud, j’aurais été un poisson et TOUT aurait été beaucoup plus simple.
MAIS OUI, JE SENS.